Que faut-il acheter avec son essaim pour débuter en apiculture ?

Ça y est vous avez commandé vos abeilles ! Celles-ci arriveront début avril, livrées dans une ruchette sur six cadres. Vous êtes au pied du mur, et devez désormais vous équiper ! 

Quelle ruche acheter ?

Il existe de nombreux types de ruches. Trois types sont fréquemment utilisés en France; les Dadant, les  Langstroht (importées des états unis) et les Voirnot .

Il est souvent conseillé de débuter avec une ruche Dadant 10 cadres car ce modèle est un standard français, ce qui permettra de trouver facilement du matériel d’occasion (autant pour les ruches que pour le matériel de miellerie). Il est également préférable d’opter pour une ruche à tenons (il s’agit d’une technique d’assemblage en bois entrelacé) pour que celle-ci ne s’ouvre pas lorsque le bois sèche.

  Après avoir choisi votre type de ruche, vous devrez vous munir de tous les accessoires permettant son exploitation, à savoir :

- les différents éléments amovibles qui s’assemblent avec le corps de ruche.

- l’équipement nécessaire à la  visite de la ruche.

- le matériel de base pour l’extraction du miel.

Comment choisir les bons éléments pour monter ma ruche ?

Pour faire fonctionner votre ruche, vous devrez vous munir d’un toit en zinc. En effet, les abeilles craignent l’humidité, donc le toit de la ruche constitue un élément central pour protéger de la pluie. Un toit de 105 mm est conseillé, ce qui lui permettra de moins s’envoler. La forme chalet donnera à votre ruche une allure traditionnelle, alors qu’un toit carré vous permettra de les transporter plus facilement. En effet la forme carrée est plébiscitée par les apiculteurs qui pratiquent la transhumance (la transhumance est le fait de déplacer ses ruches en fonction des différentes floraisons, cela permet d'optimiser la production de miel). Le toit plat permet aussi de poser facilement ses affaires lorsque l’on travaille.

 Juste en-dessous du toit se trouve le nourrisseur couvre cadre plastique. L’essentiel étant qu’il couvre le haut des cadres du corps de ruche tout en vous permettant de nourrir la colonie en cas de besoin. Effectivement, durant certaines périodes il vous faudra sans doute nourrir votre essaim, ne serait-ce  que pour l'aider à subsister pendant l’hiver. La meilleure option reste de se procurer un nourrisseur en plastique (type Nicot) qui combine les deux fonctions (couvre cadre et nourrisseur). Ce matériel en plastique a l’avantage de bien résister à l’usure et à l’humidité due à la condensation (en particulier lors de la transhumance de vos ruches).

 Vous devrez vous munir de quatre hausses Dadant avec leurs cadres. La hausse constitue le grenier de la ruche dans lequel vos abeilles stockent leur miel. L’achat de bâti-cadres plastique (cadre et feuille en plastique que l’on place dans les hausses pour que les abeilles y stockent le miel) peut être une bonne option pour trois raisons ; d’abord on ne s’abîme pas les doigts sur les fils d’acier qui sont piquants,  ensuite ils sont réutilisables, résistent au teignes et enfin ils passent bien mieux dans l’extracteur.  

Avec le corps de ruche, vous devrez aussi vous munir de 10 cadres Dadant, en tilleul si possible (car ils ne se fendent pas), dans lesquels les abeilles placeront leur couvain. Il faut mettre dans ces cadres des simples feuilles préconstituées de cire gaufrée.

 Il vous faudra investir dans un plancher aéré type Nicot (imputrescible) qui permettra, outre une très bonne aération de la ruche, de mesurer le taux de Varroa présence dans votre colonie. Ce parasite, arrivé dans les années 90, est le plus grand ennemi de vos abeilles et la gestion de cette menace passe par l’utilisation de planchers aérés.

 Le jour de la récolte, il vous faudra retirer les hausses remplies de miel, et pour cela l’acquisition d’un chasse-abeille sera d’une grande aide. Cet élément qui se place entre les hausses et le corps permettra aux abeilles de sortir des hausses sans pouvoir y revenir. Ainsi après douze à vingt-quatre heures, vous pourrez alors centrifuger les cadres de hausses sans avoir d’abeilles coincées.

Dans ce même esprit, il est intéressant de placer une grille à reine entre le corps de la ruche et les hausses. Cette grille, de préférence en acier (pour un meilleur passage des abeilles et un nettoyage plus aisé), empêchera la reine de venir pondre dans les hausses tout en laissant passer les abeilles.

Depuis quelques années, il apparaît essentiel de protéger les ruches contre les frelons asiatiques. En effet, ce nouveau prédateur peut faire des dégâts considérables dans vos ruches. Il apparaît donc indispensable d’équiper vos ruches d’une grille d’entrée anti frelon. Si vous avez acheté un plancher Nico, l’entrée anti frelon est vendue en série avec. Cette entrée anti-frelon protégera aussi votre ruche contre d’autres dangers tels que celui des souris ou du pillage. Si la pression des frelons devient trop forte, il existe des grilles de protection plastique qui viennent protéger la planche d’envol permettant aux abeilles de continuer à sortir et rentrer.

Enfin, les abeilles consomment beaucoup d’eau (surtout avec nos étés de plus en plus chauds), il sera opportun de leur placer un abreuvoir (type abreuvoir à poule) à proximité. Un simple bac rempli est déconseillé car l’eau stagnante favorise le développement de moustiques l’été.

Comment s'équiper pour visiter une ruche?

L’entretien de votre ruche, sa visite, la récolte des hausses et toutes les opérations sur vos ruches nécessitent un équipement de base.

Ainsi, il vous faudra un habit de protection. Une combinaison de type cosmonaute (pour ne pas être gêné par le chapeau) semble un bon choix, très pratique dans sa conception, il faudra bien vérifier qu’elle ait deux poches sur le pantalon (une servant de poubelle, l’autre pour le lève cadre), deux sur le torse (l'une pour le portable et carnet de notes, l’autre pour les pinces à reine), et une sur la manche (pour les posca). 

Il vous faudra une paire de gants en plastique fin (type Touch’N tuff) pour bien sentir vos manipulations ainsi qu’une paire de bottes. Les bottes (protégeant des tics) et les manches hautes combinées aux élastiques de la combinaison assurent l’hermétisme de la tenue. En effet, il n'y a rien de pire qu'une abeille énervée coincée dans votre combinaison.

Il vous faudra encore, un lève-cadre, une brosse à abeille et un enfumoir.

Le lève cadre servira d'abord comme pied-de-biche pour décrocher les différents éléments de votre ruche car les hausses sont souvent collées entre elles et au corps de ruche. Pareil pour les cadres à l’intérieur du corps et des hausses. En effet, lors de la visite de la ruche, l'inspection du couvain impose de les sortir pour visualiser l'état de la colonie.

Votre lève-cadre vous servira aussi de ciseau à bois pour nettoyer la “propolis” (sorte de résine que les abeilles déposent partout dans la ruche pour colmater les prises d’air), et vous permettra ainsi de mieux travailler dans la ruche. Un lève cadre américain simple taillé en biseau vous évitera d’abîmer les hausses. 

L’enfumoir servira quant à lui à calmer les abeilles lors de vos interventions. La fumée déclenche un réflexe de repli dans les cadres de la ruche, mais les abeilles ont de la mémoire et peuvent vite se stresser, ainsi lorsque que vous viendrez faire votre visite, il peut être opportun de les prévenir de votre arrivée en envoyant deux petites bouffées de fumée sur la planche d'envol. La fumée à utiliser doit être de la fumée froide, celle-ci de couleur blanche s’obtient en utilisant différents mélanges de combustible. Le meilleur choix est un enfumoir de la marque Dadant avec un chalumeau portable.

La méthode couramment utilisée pour dégager les abeilles d’un cadre est de le taper dans le corps de la ruche. Ainsi, les abeilles se décrochent et tombent dans la ruche, mais cette opération est risquée lorsque les cadres sont remplis de miel. Il convient d’utiliser de préférence une brosse à abeille vous permettra de nettoyer les cadres remplis de miel sans taper les abeilles ni risquer de les engluer.

Pour finir, vous aurez besoin de matériel d’extraction pour extraire votre miel des cadres de hausse.

Quel matériel pour extraire son miel?

L’extraction du miel est une période particulièrement importante pour l’apiculteur, surtout lorsqu’il débute son activité. C’est le moment où tous ses efforts sont enfin récompensés. Pour que celle-ci soit efficace, il convient de s’équiper un minimum.

La première option qui s’offre à vous est de vous s’adresser au syndicat apicole de votre département qui pourra sans doute vous faire bénéficier de son installation. L’inconvénient peut venir du fait que tous les apiculteurs récoltent sur les mêmes périodes, si bien que vous risquez de ne pas pouvoir contrôler votre timing d’extraction…

Vous pouvez aussi faire le choix d’acquérir la première année, un matériel basique pas cher.

Des kits de miellerie pour débutant sont vendus chez tous les grossistes, et du matériel d’occasion se trouve facilement sur les sites et forums des réseaux sociaux d’apiculteurs.

Quoique vous choisissiez, l’équipement d’extraction indispensable sera le suivant :

Un couteau ou herse à désoperculer, utilisé pour enlever les opercules et dégager les rayons. Le miel est stocké dans de petites cellules octogonales fermées par des opercules. Ces petits bouchons de cire doivent être retirés pour pouvoir centrifuger les cadres de hausse et en extraire le miel.

Un bac à désoperculer, permettant de récolter la cire des opercules.

Un extracteur, manuel ou motorisé et radial (disposition des cadres en rayons) ou tangentiel (latéralement). Cette machine va centrifuger les cadres pour en tirer tout le miel. Pour une petite production un centrifugeur manuel, bien moins cher, fera l’affaire.

Des tamis. Après le passage dans la centrifugeuse, le miel coule par un robinet placé à la base de la cuve, mais des petits bouts de cire peuvent s’y glisser. Les tamis permettent de récupérer ces morceaux indésirables dans votre miel.

Un seau. Il servira à récupérer le miel après la filtration. On versera son contenu dans un deuxième filtre placé au-dessus du « maturateur ».

Enfin le maturateur. Sorte de grande cuve en plastique ou en acier inoxydable, destiné à décanter le miel. La décantation pendant quelques jours va permettre de séparer le miel de la cire restante, celle-ci va petit à petit former une couche plus dense à la surface du miel, il n’y aura plus qu’à récupérer le miel en actionnant un petit robinet à la base de la cuve pour remplir vos pots.

Voilà, maintenant vous savez, il ne vous reste qu’à foncer…