Acheter un essaim d'abeilles à l'étranger
Vous souhaitez acheter un essaim pour vous lancer en apiculture ou agrandir votre rucher ? Si vous vous intéressez aux races d’abeilles rustiques ou rares, vous pouvez être amenés à commander des essaims à l’étranger. Cela complexifie les recherches de fournisseurs et le travail administratif. Assurez-vous donc d’abord que les abeilles de vos rêves ne se trouvent pas déjà dans votre région ! Si ce n’est pas le cas, attention aux points suivants
Quelle race des abeilles pour les colonies à l'étranger?
Les races d’abeilles utilisées par les apiculteurs sont issues d’une sélection opérée depuis plusieurs siècles. Dans le monde, il existe une multitude de variétés d’abeilles qui peuvent présenter des atouts différents et répondre à différents besoins :
-l’abeille italienne : productive et douce, mais attention, elle a tendance à essaimer et à piller…
-l’abeille carniolienne : cette abeille est originaire de Slovénie. Sa productivité et son dynamisme pourraient vous intéresser. Elle présente aussi une bonne capacité d’adaptabilité aux différents climats.
- l’abeille anatolienne est réputée pour ses bonnes capacités d’hivernage. Les colonies peuvent aussi produire beaucoup de propolis.
- certaines variétés d’abeilles chinoises sont très prisées pour la production de gelée royale
- l’abeille caucasienne : c’est une abeille avec de nombreuses qualités comme la résistance au froid, bonne fertilité des reines, une faible tendance à l’essaimage et au pillage. C’est aussi une grande productrice de propolis, ce qui peut compliquer le travail de l’apiculteur.
- l’abeille noire (de nombreux éleveurs en France): reconnaissable à son aspect trapu et sa couleur foncée, elle est prisée pour sa rusticité hivernale ou encore sa faible tendance à l’essaimage et au pillage. Attention cependant, elle est redoutée par certains pour son agressivité !
- la Buckfast (elle aussi, disponible en France !): fruit du travail du fameux Frère Adam, elle correspond à un croisement des deux premières (entre autres). Elle cumule productivité, douceur, hygiénisme et résistance aux acariens trachéaux !
Avant d’acheter un essaim à l’étranger, assurez-vous donc que vous savez de quelle race il s’agit et qu’elle vous convient. Attention cependant, réfléchissez aussi à la capacité d'adaptation à leur environnement des abeilles que vous achetez.
Bien choisir la qualité de ses abeilles à l'étranger
Connaître la race des abeilles est une chose, connaître leur pedigree en est une autre. Un vendeur sérieux vous fournira le pedigree de l’essaim qu’il vous vend. Pour lire un pedigree, vous pouvez vous référer à l’article : comment lire et écrire des pedigrees d’abeille ?
Travailler en connaissant le pedigree de ses abeilles n’a que des avantages : cela permet un retour d’information à l’éleveur et donc une amélioration de sa sélection, mais c’est aussi un gage de confiance.
Démarches administratives et normes sanitaires
Se procurer des abeilles à l’étranger, c’est prendre le risque d’importer et propager des maladies. Pour cette raison, il existe des démarches administratives qui visent à limiter de tels aléas sanitaires. Suivant le pays d’où proviennent les abeilles, les règles d'importation varient :
Pour les pays dans l’UE : les essaims peuvent être importés sous toute forme : essaims, paquets d’abeilles, reines et accompagnatrices. À chaque essaim importé d’un pays membre à un autre doit être associé un certificat sanitaire conforme au modèle EII de la Directive 92/65. Ce certificat doit être délivré par un vétérinaire avant expédition, et une copie doit être jointe à l’essaim pendant tout le temps de transport. Ce certificat est stocké dans le dispositif électronique TRACES qui met en commun les données de tous les états membres. Il peut faire l’objet d’un contrôle à tout moment. Une fois arrivé à destination, il n’est pas nécessaire que l’essaim fasse l’objet d’un contrôle sanitaire.
Pour les pays hors UE : les essaims ne peuvent être importés que des reines accompagnées d’au plus 20 ouvrières. Les essaims doivent faire l’objet d’un contrôle sanitaire par un vétérinaire avant l’expédition. A l’entrée de l’UE, les documents d’identification de la ruche sont contrôlés dans un poste d’inspection frontalier (PIF). Le PIF doit décerner un document vétérinaire commun d’entrée (DVCE). Une fois arrivées, les reines doivent être contrôllées visuellement par l’importateur afin de s’assurer de l’abscence de parasite. Elles doivent être transférées dans de nouvelles cagettes, lesquelles contiennent des accompagnatrices locales. Les anciennes accompagnatrices doivent être tuées et envoyées à un laboratoire d’analyse vétérinaire agréé pour la recherche des parasites Aethina tumida et Tropilaelaps.
En cas de non respect de ces règles, l’article L. 228-3 du Code rural stipule : “ Le fait de faire naître ou de contribuer volontairement à répandre une épizootie chez les vertébrés domestiques ou sauvages, ou chez les insectes, les crustacés ou les mollusques d'élevage, est puni d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 75 000 €. La tentative est punie comme le délit consommé.
Le fait, par inobservation des règlements, de faire naître ou de contribuer à répandre involontairement une épizootie dans une espèce appartenant à l'un des groupes définis à l'alinéa précédent est puni d'une amende de 15 000 € et d'un emprisonnement de deux ans.
Les pathologies et parasites auxquels il faut prendre garde
- le petit coléoptère des ruches : il est d’origine sud-africaine, et seules les abeilles africaines présentent un comportement de résistance. Ses larves se nourrissent de pollen, de larves et d'œufs d’abeille, ainsi que de miel. Cela en fait un dangereux parasite. Récemment, il a fait des ravages dans les colonies italiennes.
- la loque: c’est une maladie du couvain causée par la bactérie Melissococcus Plutonius. Les larves infectées meurent souvent au 5e jour. Les adultes ne subissent pas de dommages, mais sont vecteurs de la maladie.
- le varroa: originaire d’asie du sud-est, cet acarien est redouté par les apiculteurs. Il fait des ravages en Europe depuis maintenant plusieurs années. Il se nourrit du tissu adipeux des abeilles, ce qui a pour effet d’affaiblir les colonies.